Rapport Annuel 2021 - Flipbook - Page 6
La seconde raison est stratégique : en application du principe « qui peut le plus peut
le moins », l’élaboration d’un modèle pour ces enfants bénéficiera de facto à tous ceux
qui ont des besoins peut-être moins complexes, moins importants, ou évoluant
positivement avec le temps.
Enfin, au-delà de toute considération éthique ou juridique évidente, la troisième
raison– ou est-ce la première ? – de s’occuper de ces enfants est simple : ces enfants
sont des héros, qui se battent chaque jour pour faire ce qui vient naturellement à leurs
pairs ; il est de notre devoir, en tant que société, de les soutenir dans ces défis, et de
tout mettre en œuvre pour qu’ils bénéficient des mêmes chances que leurs pairs de se
réaliser, d’avancer et de participer pleinement à notre société.
Ceci est d’autant plus vrai que les expériences réalisées dans d’autres cantons ou
dans d’autres pays montrent que, moyennant un accompagnement adéquat, ces
enfants peuvent développer des aptitudes, connaissances et compétences qui leur
donnent une vraie chance de développer leur autonomie, d’avoir l’ambition d’accéder
au marché du travail et de participer de manière réelle et concrète à notre société.
C’est aussi notre constat, et celui de l’évaluation réalisée en 2021 à la FEE, qui
montrent que lorsqu’il est possible de faire évoluer le contexte autour de l’enfant, qu’il
s’agisse d’écoles, d’enseignants, d’approches pédagogiques ou thérapeutiques, de
coordination ou de logistique, alors de nouvelles voies s’ouvrent pour celui-ci, vers
plus d’autonomie.
Ces enfants sont des battants qui nous montrent tous les jours, parfois de manière
surprenante et complètement inattendue, qu’ils ont bien plus de capacités que ce
qu’un diagnostic voudrait faire croire.
Le problème de la prise en charge du handicap et de l’inclusion de tous dans la société
n’est pas propre à Genève. C’est aussi une problématique qui va au-delà de ces
enfants, et qui est celle d’égalité et d’équité au sein de notre société.
Conscientes de l’ampleur de la tâche, nous sommes convaincues que seule une
approche réellement collaborative pourra répondre aux besoins de manière
satisfaisante. Développer des partenariats avec l’état et les structures existantes à
Genève et en Suisse fait partie de notre mission au sein de la FEE. Nous restons
convaincues que le changement viendra du terrain, appuyé par une volonté politique
forte qui saura encourager à son tour les bonnes volontés et elles sont nombreuses.
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